Fabienne Desravines, agricultrice bio et conservatrice du patrimoine alimentaire local

Visiter l’exploitation agricole de Fabienne Desravines, agricultrice bio, c’est prendre une grande bouffée d’air pur. Sur les hauteurs de Fort-de-France où elle est installée, au frais et au calme, on a tôt fait d’oublier le brouhaha de la ville, pourtant pas si loin.
Retour sur une expérience mémorable au cœur de notre terroir.

 

Fabienne Desravines
Agricultrice bio en polyculture depuis 2001
La ferme au jardin, La médaille
« Le bio, je l’ai choisi par conviction » 

 

C’est au grand dam de ses parents que Fabienne renonce à des études de médecine pour se tourner vers l’agriculture. Et aujourd’hui comme hier, elle ne s’imagine pas vivre autrement qu’au contact de la nature,  » les mains dans la terre  » à produire des aliments sains pour tous et dans le respect de l’environnement.

Fabienne Desravines agricultrice bio Martinique

À la question :  » avez-vous toujours pratiqué une agriculture biologique ? « , elle répond du tac au tac : « il n’a jamais été question d’autre chose ». D’ailleurs, elle faisait déjà partie de la quinzaine « d’illuminés de la bio » que comptait notre île au début des années 2000. Aujourd’hui ils sont une cinquantaine d’agriculteurs bio en Martinique et la demande de produits locaux bio est de plus en plus forte.

Pour Fabienne Desravines, cultiver bio n’est pas une question de tendance ou de potentiel économique – même si c’est important pour qu’une exploitation soit pérenne. Bio, c’est sa façon d’être : une femme engagée, sensible au bien-être et la santé de l’Homme mais aussi de son environnement. Et il n’est pas question de choisir entre les deux.
Ces valeurs, elle les partage avec ses clients, soucieux eux aussi du bien manger : des aliments sains, nutritifs et aux saveurs authentiques.

 

Cliquez sur la vidéo pour découvrir notre reportage chez Fabienne :

 

Ce qu’ils apprécient aussi, c’est de trouver chez Fabienne des produits un peu exotiques, et des variétés locales devenues assez rares, comme le massissi ou le malavoi – tous deux de la famille du concombre.

 

Et ce ne sont là que deux exemples. Car si elle aime de temps en temps proposer des produits exotiques (fenouil, dattes, pitaya), il lui semble important de continuer à cultiver nos variétés locales, afin de se les réapproprier.

 

Plusieurs plates-bandes de l’exploitation sont ainsi réservées à la culture de variétés anciennes, et je me suis fait de Fabienne Desravines l’image d’une conservatrice de notre patrimoine alimentaire local.

 

Dans les parcelles de notre agricultrice bio, on trouve de tout… Et même de parfois de véritables pépites.
Bien évidemment, des légumes pays de toutes sortes : patates douces, ka manioc, ignames, choux, dachine, et j’en passe. Et sa production maraîchère n’est pas en reste : giraumon, christophine, poivron, carotte, aubergine, haricots, etc.
Dans les paniers qu’elle livre à ses clients, on trouve également quelques uns de mes fruits préférés : maracudja, ananas, agrumes variés, entre autres.

 

L’autre grande surprise, pour moi, a été la grande diversité des plantes aromatiques qu’elle propose.

 

Sans parler de l’oignon-pays, du piment végétarien, du persil, des divers thyms et menthes, classiques mais si indispensables à notre cuisine typique, je m’imaginais déjà disperser quelques fleurs d’estragon sur ma salade au déjeuner… et râper un peu de gingembre-mangue sur mes cookies.

Et puisque du champs à la cuisine, il n’y a qu’un pas, nous avons aussi beaucoup parlé  » popote  » au cours de la visite. Fabienne, en effet, n’est jamais avare de conseils culinaires et livre ses paniers avec plein de recettes, trucs et astuces pour se réapproprier les produits de notre terroir. Par exemple la pomme-patate, une variété de patate douce, est idéale pour les gratins et purées. Et saviez-vous ? Les tiges, feuilles et fleurs de nos légumes racines sont également comestibles (feuilles de dachine bien sûr mais aussi de patate douce, fanes de navet et de carotte, etc.) : à essayer en soupes, tartes, crus ou pochés avec une bonne vinaigrette. Les possibilités sont nombreuses de remettre au goût du jours nos herbages traditionnels… Et d’en découvrir d’autres ;-).

 

Pour contacter Fabienne Desravines, envoyez un SMS au 0696 39 55 60.

 

Sur son exploitation, Fabienne Desravines nous montre qu’il est possible de produire et consommer local et bio, qu’il est possible de produire mieux et se réapproprier nos ressources alimentaires… même si, elle l’avoue, la production globale de l’île ne satisfait pas encore totalement le marché.
Pour ma part, la visite de La ferme au jardin, guidée par une agricultrice bio incollable sur son sujet et engagée dans la conservation de notre patrimoine alimentaire local, a été un réel enrichissement. Elle a aussi été le point de départ d’une grande enquête sur le bio en Martinique, que vous découvrirez en cliquant ici.

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2 commentaires

  1. Lacampagne Monique dit :

    Bonjour,

    j’ai apprécié le reportage sur le boucher entre autre. Je vais bientôt retourner m’installer en Guadeloupe et malgré mes recherches lors de mes passages, je n’ai pas trouvé de boucher qui vend de la viande maturée.
    avez vous des informations sur la Guadeloupe ?
    Merci d’avance.

    • Tatie Maryse dit :

      Bonjour, la recherche d’artisan sur nos territoires n’est pas chose aisée et pour le moment nous n’avons pas encore exploré la Guadeloupe dans ce sens… je ne peux vous aider pour le moment

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Rédigé par Katreen, de la TeaM Tatie Maryse

Passionnée de cuisine depuis mon enfance, j’ai rejoins la TeaM Tatie Maryse en 2016 pour participer à cette aventure culinaire hors norme. Créatrice et animatrice culinaire au style éclectique, j’aime aussi partir à la rencontre de mon territoire et de ceux qui le font vivre. Je mets un point d’honneur à approfondir mes sujets et partage avec vous mes découvertes.
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