Le POULET BIO made in Martinique, un produit très goûteux et… confidentiel

Peu le savent. Une poignée d’exploitants agricoles élèvent des poules bio en Martinique, pour les œufs surtout… mais aussi pour la chair. Rencontre avec Valérie, seule éleveuse à produire des coqs de chair bio en Martinique. Comment est élevé ce poulet bio Martinique ? Et où le trouver ? La TeaM a mené l’enquête pour vous.

Du poulet bio en Martinique ? Oui, et produit dans les règles de l’art

Valérie aime le répéter : nous sommes ce que nous mangeons. Très soucieuse de sa propre santé et de son environnement, elle a à cœur de ne proposer aux martiniquais que des produits qu’elle accepterait elle-même de consommer.

Loin de la logique productiviste qui pousse à produire plus, pour consommer plus, pour réduire les coûts, nos éleveurs de volaille bio locaux exploitent de petites fermes. Petites en terme d’effectif de poules, mais pas en terme de surface. Les poules déambulent tous les jours dans des savanes dont elles grattent le sol à loisir, picorant graines, herbes et petits animaux.

Le poulailler est tout confort. Chaque poule à sa place au perchoir. L’eau (dont le robinet n’est jamais fermé) et les aliments granulés (certifiés bio eux aussi) sont disponibles à tout moment. Et pour les soins ? Huiles essentielles, « potions » (bio évidemment) à base de vinaigre, d’ail, de tanaisie… Des ingrédients que j’ai moi-même dans ma cuisine.

Le poulet bio, bon pour la planète… et pour l’amour du goût

Nous sommes de plus en plus nombreux à vouloir consommer mieux par respect pour notre environnement, par souci de notre santé… Et dans le cas du poulet bio, pour l’amour du goût vrai. Car comme le poulet fermier a meilleur goût que le poulet d’élevage industriel, le poulet bio a meilleur goût que le non bio. Et pour cause…

Abattus à 81 jours minimum contre 35 j en élevage industriel, les poulets bio bénéficient d’une plus longue période pour croître. Les éleveurs misent donc sur des races fermières. Rustiques et à croissance lente, elles sont plus massives et produisent une chair ferme à la saveur marquée. Le Cou nu (« cou pliché » pour les intimes), dont la chair est particulièrement appréciée, en est un parfait exemple. Il pèse 3-4 kg à l’âge de 4 mois 😳.

Une volaille très… confidentielle

Comme me l’a expliqué Audrey (autre éleveuse de la place) quand j’ai visité son exploitation : produire une volaille bio est une chose, pouvoir la commercialiser comme telle en est une autre. En effet, si les exploitants peuvent vendre en directe leur volaille, ils peuvent faire valoir leur certificat auprès leurs clients. C’est pour vendre dans le commerce que les choses se compliquent.

L’abattoir de Martinique n’étant pas certifié bio, nos éleveurs de chairs bio ne peuvent vendre leur production en l’estampillant du logo AB (agriculture biologique). Difficile dans ces conditions de différencier cette production bio de celle de l’élevage conventionnel dans les rayons. Tout aussi difficile, la valorisation du produit en terme de prix.

Du coup, les quelques éleveurs de poules bio de l’île préfèrent souvent produire des œufs, ou vendre leur production à des restaurateurs soucieux d’offrir un produit sain et qualité à leur clientèle.
Alors comment goûter cette fameuse volaille bio ?

Le goût du poulet bio Martinique

Eleveuse, Valérie n’a pas de point de vente. Quand je lui demande où goûter son poulet elle répond : « Va chez Malike ! »
Comme dit comme fait, direction Ste-Anne où Malike Malsa propose, quand la production le permet, du coq de chair bio et local au menu du Jardin de la Santé.

Quand aux œufs, ils se trouvent sur les quelques marchés bio de l’île.

On peut s’en réjouir : en plus des productions végétales qu’ils nous proposent de plus en plus, les agriculteurs bio martiniquais commencent à développer la production de chairs. Pour l’instant réservé à un nombre restreint de clients (surtout professionnels), espérons voir bientôt le poulet bio martiniquais présenté dans nos commerces.

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