La PINTADE, ça vous parle ?
S’il y a bien une chair que je consomme peu, c’est la pintade. Et pour cause, je la connais à peine. Ou devrais-je dire, je la connaissais à peine. C’est qu’à force de la croiser à l’étal du supermarché, j’ai eu envie d’en savoir plus. Me voilà donc partie à la rencontre de Geneviève, éleveuse de la coopérative MADIVIAL qui nous reçoit (vous et moi) dans sa pintadière au Gros-Morne.
Non, la pintade n’est pas une petite dinde
Non, ne vous moquez pas de moi ! J’ai un peu honte de l’avouer… Dans mon esprit la pintade était apparentée à la dinde. Ce n’est pas complètement faux puisque, comme la poule et la dinde, elle fait partie de la famille des Gallinacées. Mais elle n’est pas originaire d’Amérique, comme je le croyais. Les pintades – car il y en a plusieurs espèces – sont un petit gibier sauvage originaire d’Afrique où elles vivent encore sauvages sur presque tout le continent.
Le saviez-vous ? La poule caquète, la dinde glougloute… et la pintade cacabe. Si ça peut vous aider à briller en société 😀
La pintade, une volaille de caractère
Bien qu’elle s’élève depuis au moins six siècles, la pintade a gardé un caractère sauvage qui empêche de l’élever dans des conditions de forte concentration. Dans les élevages locaux de la coopérative MADIVIAL, les pintades disposent de beaucoup d’espace et de perchoirs. Et même, bien que la réglementation ne l’impose pas, plusieurs éleveurs ont fait le choix de les laisser gambader librement dans des parcelles enherbées, où elles peuvent à loisir manger de l’herbe, des insectes, etc.
Le saviez-vous ? La pintade est un gibier. Contrairement à celle des volailles domestiques, sa chair est rouge.
Une volaille sensible
La première quinzaine de jours après l’éclosion est une étape sensible. Dès leur réception, à l’âge de 3 j, Geneviève hydrate ses pintadeaux avec une solution légèrement sucrée et les installe dans une poussinière : un lit de copeaux de bois ou de bagasse, dans une enceinte abritée des courants d’air et chauffée, avec eau et nourriture à volonté.
Et pour calmer les jeunes pintades – l’animal est stressé de nature – Geneniève a sa petite astuce. Kompa au poulailler ! Oui, vous avez bien lu, les poussins sont élevés en musique. Ils s’habituent ainsi en douceur au bruit et poursuivent leur vie moins angoissés.
Une démarche qualité rigoureuse en Martinique
Les pintadeaux « sauvés » (dans le jargon, ceux qui ont passé le cap de la quinzaine) sont ensuite installés dans un poulailler où ils disposent à volonté d’eau et d’un aliment soigneusement sélectionné à base de maïs, de soja et de protéines. Chez Geneviève, ils font l’aller-retour entre le pré et la mangeoire à leur guise.
Les bonnes pratiques ! En assurant le confort des pintades (poulaillers spacieux, perchoirs, accès à l’extérieur, alimentation d’herbe), les éleveurs locaux s’assurent de proposer une chair de meilleure qualité.
Depuis une dizaine d’années, les élevages MADIVIAL ont accentué leur démarche de qualité. En améliorant le confort des pintades et en réduisant leur stress, ils ont réduit très significativement l’occurrence des maladies dans les élevages. Ainsi, les pintades ne reçoivent plus que deux traitements au cours de leur vie, un pour protéger les jeunes et l’autres pour déparasiter les adultes qui ont accès à l’extérieur. Une bonne nouvelle pour nous, consommateurs.
Et le goût dans tout ça ?
Après tout ça vous vous doutez bien que je ne regarde plus pareil la pintade MADIVIAL dans le rayon de mon supermarché… Suivant le conseil de Geneviève qui m’a affirmé que la pintade, excellente en générale, se prête bien aux recettes sucrées-salées, j’ai osé… la pintade laquée au maracudja (cliquez ici).
Le bon choix ! Pour 4 à 6 personnes, choisissez une pintade entre 1,1 kg et 1,6 kg. Et attention aux pintades trop dodues : au-delà de 1,9 kg la pintade, trop grasse, perd beaucoup à la cuisson et la chair est moins savoureuse.
Finalement cette pintade que je regardais à peine jusqu’à présent a maintenant toute mon attention. Une chair maigre et savoureuse, disponible toute l’année et produite avec une réelle démarche qualité et le respect de l’animal… Que demander de plus ?
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