AVOCAT : 8 infos que vous ignorez (très certainement)
Non, je n’aime pas l’avocat ! Et c’est bien dommage pour moi semble-t-il, parce qu’en fait c’est un fruit plein de vertus. Et comme c’est de saison, en ce moment j’en vois partout. Pas moyen d’y échapper, à commencer par l’avocatier de mon voisin, croulant sous le poids des fruits. Et avez-vous remarqué à quel point les avocats sont variés sur les étals de nos marchés ? Des gros, des petits, des longs, des presque ronds, des verts, des rouges foncés, presque noirs, des lisses, des rugueux… C’est fou ! Je suis allée à la rencontre de producteurs et j’ai découvert un produit extraordinaire. Redécouvrons ensemble l’avocat – vous allez être surpris !
> L’avocat en cuisine
La recette patrimoniale : On peut vouloir être créatif, il n’empêche que la recette à l’avocat phare des Antilles reste le féroce (cliquez ici). Mais on apprécie aussi le guacamole (cliquez ici).
En farfouillant par-ci par-là on trouve toute sorte de recettes à l’avocat. Des salées, des sucrées, des chaudes, des froides (et même glacées !), des plats, des boissons, du cru, du cuit (et même grillé et en frites !).
Aux Antilles l’avocat s’apprécie surtout salé – même si une partie de son succès tient précisément à sa saveur sucrée. Et en saison, il accompagne tous les repas. En cubes dans une salade en entrée, et en tranche(s) pour accompagner le plat. Finalement, il n’y a guère que les desserts qui résistent encore à la folie avocat.
Féroce, salade d’avocat et ti-nain, tartare d’avocat… Cliquez ici et régalez-vous.
La bonne astuce : Pour éviter les meurtrissures, les avocats sont cueillis à bonne matûrité mais encore verts. Pour les faire mûrir plus vite (en 2 à 5 jours) une fois à la maison, enfermez-les dans un sac en papier : l’éthylène qu’ils dégagent les fera mûrir – et cela va encore plus vite avec une banane dans le sac. Découvrez ICI nos 5 conseils pour maîtriser leur mûrissement.
> L’avocat, un fruit américain à l’origine
Il semble que les peuples du Mexique et du Guatemala consommaient déjà de l’avocat il y a 10 000 ans. On soupçonne même qu’ils l’avaient domestiqué il y a 8 000 ans.
Ce sont les conquistadors qui l’introduisent en Europe, dès 1519, et c’est à la fin du XVIIème siècle qu’il arrive aux Antilles. D’ailleurs, le Père Labat a rapporté en avoir planté dans son jardin en 1694.
L’avocat est donc un fruit d’origine américaine. Il en existe de nombreuses variétés réparties en 3 types : mexicain, guatémaltèque et antillais. Les plus connues (Haas, Fuerte, Lula, Ettinger) sont produites dans de nombreux pays d’Amérique, d’Afrique, et même au Moyen-Orient et dans le Pacifique. Par conséquent, il est possible de consommer de l’avocat (mais pas la même variété) pratiquement toute l’année. Chez nous, les avocats d’importation viennent préférentiellement de République Dominicaine.
Le saviez-vous ? L’avocat d’Israël n’est pas originaire d’Israël… mais d’Amérique, comme tous les autres. Simplement, Israël inondant les marchés européens d’avocats, on a pris l’habitude d’appeler « avocat d’Israël » les variétés cultivées là-bas… même quand elles-viennent d’ailleurs.
> La diversité des avocats Antillais
Avez-vous déjà eu l’impression que, dans une même cagette tous les avocats ne se ressemblent pas toujours ? Et pour cause…
Plusieurs variétés ont été introduites en Martinique, au début des années 1970 : Pollock, Peterson, Booth 7, Itzamna et quelques autres. Or, l’avocatier étant une plante qui s’hybride beaucoup… les variétés ne cessent de se mélanger encore et encore – et je me dis souvent qu’à ce train là, chaque avocatier peut être une variété à lui-seul.
Vous l’avez compris, si vous savourez un avocat spécialement savoureux et que vous souhaitez en avoir un plant… Il va falloir en obtenir une greffe, et non une graine. La problématique est donc la même pour l’avocat que pour la mangue (cliquez ici). En Martinique, ce sont les pépiniéristes, comme Mr Abdoul Djiré du Monde des végétaux, qui nomment et fixent les variétés qu’ils jugent intéressantes.
Du plus petit au plus gros ! Peu connu, et encore jamais vu sur nos marchés (à ma connaissance) l’avocat-cornichon ou avocat-cocktail pèse quelques dizaines de grammes. Les mastodontes de l’espèce peuvent peser près de 2 kg – j’ai eu le plaisir de découvrir la variété Abedja sur l’exploitation An Griyav’ la : 1,485 kg, et ce n’était pas le plus gros !
> L’avocat un fruit aux multiples vertus…
• Des vertus nutritionnelles
Avec ses 236 kcal pour 100 g de fruit, l’avocat est un aliment riche… Calorique en raison des acides gras qu’il renferme (jusqu’à 15 g d’ac. gras/100 g de fruit). Mais il ne faut pas le réduire à cela. D’abord, ses acides gras sont insaturés : ils ont donc un effet bénéfique pour la santé cardio-vasculaire. Ensuite, il est riche en vitamines A, C, E, K et de nombreuses vitamines du groupe B. Et ce n’est pas tout ! Ajoutons encore à ce cocktail des minéraux, en particulier le potassium et le magnésium, et des oligo-éléments importants comme le cuivre et le zinc.
Avis aux gourmands ! Ne prenez pas comme prétexte toutes ses qualités nutritionnelles pour abuser de l’avocat – je vous vois venir 😉 236 kcal/100 g pour un fruit (variable selon les variétés) ce n’est pas rien, donc ajustez les portions…
• Des vertus médicinales…
Au XVIIIème siècle, le Père Labat rapportait déjà des usages médicinaux de l’avocat. Dans toute la Caraïbe, les diverses parties de l’avocatier sont diversement préparées pour soigner, entre autres, des troubles de la sphère gastro-intestinales. De fait, de nombreuses molécules d’intérêt ont été identifiées dans les feuilles et dans les fruits, qui expliquent les propriétés diurétiques, vermifuges, emménagogues, expectorantes, antirhumatismales, et j’en passe, de l’avocat.
Avertissement santé ! L’usage d’un remède quel qu’il soit, même un rimède razié, requiert le conseil d’un professionnel de santé. Notamment, les femmes enceintes ne doivent pas utiliser la décoction des feuilles d’avocat, abortive. Et les personnes sous traitement anticoagulant devraient se méfier des interactions de l’avocat avec ces médicaments.
• Et des vertus cosmétiques
De la pulpe d’avocat est extraite une huile aux propriétés cosmétiques reconnues. Hydratante, nourrissante, protectrice, plusieurs marques de cosmétiques intègrent l’huile d’avocat dans leurs formules : soins du visage, crèmes pour le corps, produits capillaires, etc…
Cela a beaucoup amusé les collègues que je propose (de moi-même !) une enquête sur l’avocat… alors que je n’aime pas ça. Bon, enquête oblige j’ai regoûté – pour faire honneur au super avocat de plus d’1 kg et tenter moi aussi de profiter de ses nombreuses vertus. Mais il n’y a rien à faire, je n’aime toujours pas l’avocat. Les collègues, eux, se sont régalés…
Article très intéressant! Je rafole de ce fruit mais ceux vendus en France métropolitaine (made in Israël) ne sont pas goûteux. Ils passent du trop vert au pourri assez rapidement et sont moins juteux et sucrés que les variétés consommées aux Antilles.
J’en ai donc fait poussé un a partir d’une graine rapatriée des Antilles mais selon ce que je lis, je n’aurais pas les fruits espérés!
Bref je vais me résoudre à n’en manger qu’aux Antilles ?
Effectivement, si tu parviens à avoir des fruits il se peut qu’ils soient différents de l’avocat qui t’a donné la graine. Si l’avocatier parent était entouré d’autres variétés tu auras un fruit hybride. Mais peut-être que ce sera une bonne surprise…
j’aime découvrir l’origine des légumes et fruits et surtout les différentes façons de les préparer , merci .
Je suis ravie que cela vous plaise. Les histoires de nos fruits et légumes sont parfois fascinantes et c’est avec plaisir que nous les partageons, ainsi que nos recettes.
@ bientôt pour de nouvelles découvertes gourmandes.